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Le Tarpon

 

LE TARPON ou PALIKA

Poisson d’exception méritant un voyage pêche à lui tout seul

ORDRE DES ELOPIFORMES – Famille des Megalopidae

TARPON (MEGALOPS) ATLANTICUS (Cuvier et Valenciennes, 1846)

 

Espagnol : le sabalo. Américain : le silver king. Afrique : le roi d’argent. Antilles : le grand écaille. Brésil : le pirapema. Le « Palika », en Guyanais, appellation dérivée du mot Amérindien « Apalik » qui désignait un poisson à grosses écailles. Les Amérindiens Kaliña l’appellent : Abalitsa, les Palikurs : Sukiwi.

 

La Guyane est très riche en tarpons, en mer, dans les embouchures des gros et petits fleuves côtiers et également très nombreux dans toutes les zones inondables en saisons des pluies.

 

Description

Poisson de très grande taille, il peut atteindre une longueur de 2,50 m et un poids de 80 kg, voire plus de 100 kg avec des records avoisinant les 150 kg. Le poids moyen des tarpons africains pris serait de l’ordre de 85kg et en Guyane d’environ 75 kg. Sur 48 chromosomes de l’espèce, un seul est différent, entre les populations situées de part et d’autres de l’Atlantique. Espèce unique et extrêmement ancienne, des fossiles retrouvés dans des terrains vieux de plusieurs millions d’années (Mésozoïque, environ 300 millions d’années) montrent que l’espèce a survécu pratiquement inchangée jusqu’à nos jours.

Il présente un corps fuselé et comprimé latéralement avec une bouche très large en oblique dirigée vers la surface. L’intérieur de la mâchoire est très particulière puisque pavé de plaques épaisses, avec de petites dents. Les yeux, de grande taille, sont pourvus de paupières adipeuses. Sa couleur générale, argentée, est irisée de bleu et de vert, les nageoires sont gris-ocre, parfois jaunâtre.

Les jeunes ont la région dorsale du corps presque noire et la partie ventrale blanchâtre. Ils portent en général sur les joues et sur la région céphalique des traînées jaunes.
Le corps est recouvert de grandes et épaisses écailles.

Biologie

Essentiellement carnivore, grand prédateur, la base de son alimentation est constituée de petits poissons tel les anchois, sardines et mulets et de crustacés (crabes). Le Tarpon peut vivre dans des eaux pauvres en oxygène. Ils sont anadromes par excellence.

Comme tous les clupéidés / élapidés, espèce essentiellement marine, pélagique côtière, le Tarpon est un poisson très fécond se reproduisant en haute mer. C’est à une taille proche d’1,20 m – vers l’âge de trois ans – qu’il devient sexuellement mature. Au moment de la reproduction, la femelle peut émettre jusqu’à 20 millions d’ovules (Récupéré sur une femelle de 63.5 kg et de 2.01 m. Cela représentait 12.5 kg d’œufs) de très petit diamètre (0.6 à 0.75mm) entre avril et août, qui donnent naissance à des larves qualifiées de leptocéphales ressemblant à celles des anguilles. Autrement dit, elles ont la forme d’une feuille ou d’un ruban et sont transparentes. Leur morphologie est très différente de celle de l’adulte. Elles subiront d’importantes métamorphoses pour passer au stade juvénile. En se laissant dériver dans les courants océaniques elles se nourrissent de molécules organiques. Elles émigreront progressivement vers les estuaires des fleuves, pour y poursuivre leur développement en tant que juvéniles.
Il est alors courant de voir en rivière, parfois très loin de la mer de jeunes Palika de moins d’un mètre, marsouinant en groupe ou seul. Ils s’embusquent souvent sous le couvert des palétuviers, où ils trouvent fraîcheur et nourriture.

Euryhalin, ils sont capables de supporter des variations de salinités très importantes, même de survivre longtemps en eau douce, et si l’eau des embouchures est trop épaisse, limoneuse, il est capable de fermer ses ouïes et de respirer comme vous et moi, possédant une sorte de poumon primitif ou fonctionnel par l’intermédiaire de la vessie natatoire qui lui permet, pour survivre, de « marsouiné » pour inspirer directement l’air atmosphérique dans les milieux très pauvres en oxygène que représentent les estuaires tropicaux. Cela limite la concurrence d’autres prédateurs.

En allant chercher à la surface une bulle d’air qu’il stocke (apnée), cela permet aux jeunes de survivre même dans des eaux douces et acides au PH inférieur à 5, protégés également par leur épais mucus. Un Tarpon de 200 livres est âgé d’environ 30 ans et peut atteindre près de 50 ans. Des scientifiques peuvent déterminer leur âge grâce aux otolithes (concrétion calcaire de l’oreille interne). Donc une croissance très lente.

Les Tarpons ne sont pas des poissons solitaires. Ils vivent volontiers en troupes, parfois importantes.

Distribution

En Guyane, on le rencontre tout au long de la côte, dans tous les estuaires, parfois a plus de 60 km dans l’intérieur, les lagunes et marais côtiers et même les lacs de la ville de Kourou.

Le Tarpon est un poisson côtier, qui apprécie particulièrement les eaux saumâtres. Grand migrateur par endroit, résident dans d’autres, il peut également vivre au large. Personne jusqu’à présent n’a pu déterminer et expliquer de façon claire les raisons et surtout les zones de ses migrations (Des études avec des balises sont en cours). Il fréquente ainsi régulièrement les estuaires, les mangroves, les eaux littorales et surtout pendant la saison des pluies (janvier à juillet), la zone basse des fleuves à la recherche d’apport de nourriture (crabes, crevettes et poissons fourrages).

Les Américains « supposent » que les tarpons sont de grands migrateurs, mais pas transocéaniques comme les thons ou encore les marlins, ils pensent que les tarpons migrent en eau profonde vers le golfe du Mexique, les eaux chaudes et bleus du gulf stream, ou la mer des Caraïbes par exemple ! Ils ont observé leurs retours dans les flats de Floride (début mars) à la faveur, notamment d’une élévation de température de 1 ou 2 degré(s) !

On la retrouve d’ailleurs sur une vaste aire de distribution comprenant la mer des caraïbes, la côte atlantique depuis le Massachusetts jusqu’en Argentine; ainsi que le long de la côte nord ouest de l’Afrique.

Les meilleurs coins, des deux cotés de l’océan Atlantique sont dans un environnement sauvage de type tropical, comme la région du Rio San Juan, dans le Nord du delta de l’Orénoque au Venezuela, le Brésil, les Keys de Floride entre Miami et Key West, Cuba et le Sénégal, l’Angola, la Sierra Leone en Afrique de l’Ouest, la Cote d’ivoire, la Casamance, le Nigeria, le Congo le Gabon et la Guyane sont des zones de pêche réputées.

 

Cuisine :

Sur le plan culinaire, sa chair molle truffée d’arêtes ne le prédispose pas a une pêche commercial, ce qui le protège relativement de la prédation de l’homme – Heureusement – Néanmoins, sa chair est goûteuse et bien préparée sur un bon feu de bois ou en boulettes, c’est très bon.

Le seul prédateur à sa taille reste le requin (Requin-marteau en Sierra Leone) et  » l’homme »