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Pêche de l’Aïmara aux leurres

L’aïmara, jaguar du fleuve, roi incontestable des rivières guyanaises

 

L’Aïmara aux leurres fouettés et lancés : une pêche active… une pêche sportive !
Le matin, quel superbe spectacle dans les premiers rayons de soleil, que celui de voir un bel aïmara d’une dizaine de kilos faisant sa balade territoriale. Le moindre faux geste l’alertera immédiatement et clouera son appétit, mais pas son agressivité…
Il se retourne brusquement au bruit du leurre tombant à l’eau, l’observe et suit l’accélération de son animation. Sensation de fuite du leurre en fin de course. Soudain : c’est l’attaque ! Brutale. Suivie aussitôt d’un ferrage énergique et de la prise de contact du poisson qui donne rapidement de violents coups de tête, de queue, éclaboussant le pêcheur. Départs en tous sens. Même bien bridé et frein bien serré…
Peu d’autres méthodes de pêche de l’Aïmara procurent autant de sensations que celle de la pêche aux leurres de surfaces…
Pourtant, aujourd’hui, les leurres de surface apparaissent moins efficace et obligent a une plus grande polyvalence sur le choix des leurres. Ils sont devenus des leurres pour pêcher a la surprise ou pour de la prospection rapide.

La pêche au lancer permet de couvrir une grande surface, de ratisser rapidement une zone et permet d’accéder a des postes impossibles au fouet et occasionne donc plus de touches mais aussi plus de décrochages à cause des hameçons triples dont l’Aïmara se débarrasse souvent avec ses coups de tête puissants. L’hameçon simple utilisé au fouet limite les décrochages.

L’attaque est souvent brutale, dans un périmètre restreint. Avec sa large caudale, il s’est propulsé sur le leurre et fait de même pour reprendre son poste : c’est une bagarre qui tourne souvent à son avantage, le fil coupé sur les roches, une racine, un départ en plein courant avec décrochage lors des chandelles.

Parfois, le poisson surgit et s’arrête devant le leurre ou le suit. Un changement de rythme rapide provoque souvent l’attaque.

La distance à laquelle le poisson est ferré joue beaucoup sur l’issue du combat, car les nombreux obstacles obligent souvent une approche au plus près des postes. Les multiples casses le prouvent. Brider un poisson de près de 10 kg est un exercice énergique. L’issue du combat est souvent courte pour le poisson comme pour le pêcheur… Lorsqu’il arrive à portée de main, attention aux rushs sous les berges. Surtout lorsque le combat a paru facile !

Pêche au fouet (streamers et poppers)

EFFICACE PRINCIPALEMENT EN SAISON SÈCHE, MAIS POSSIBLE EN TOUTE SAISON…
Même si les leurres sont volumineux, ils doivent rester lançable bien qu’il y ait rarement besoin de fouettés à grande distance. Par contre, il faut pouvoir lancer rapidement et avec précision.

 

Matériel préconisé

 

 Une canne streamer de 9 pieds pour soie 9/10 d’action médium à pointe pour les pêches en dérive avec les streamers dans les zones de rapides et les poppers et sliders dans les calmes et les petites criques. J’utilise aussi une canne de 12 pieds dans les sauts (l’intérêt d’une canne longue, pour un angle d’attaque percutant et précis).
• Canne courte et puissante de 8/9 pieds environ pour pêcher dans les criques (jungle pêche).
• La canne en soie de 8 est un minimum, et il est conseillé une canne pour soie de 10 pour pouvoir atteindre des distances respectables avec des streamers, sliders et poppers de grande taille (jusqu’à la grosseur d’un bouchon de champagne), volumineux et bruyant.
Chaque canne trouve son utilité suivant les zones et les postes.

• Prévoir des soies adaptées aux pays tropicaux, fuseau très décentré, WF, WFI, résistantes à l’abrasion… Soie flottante dans la majeure partie des cas ou à pointe plongeante.

 Bas de ligne en 35 à 45/100 d’1m à 2m. Crinelles d’acier de 20 kg en pointe indispensable, 40 cm environ de 20 kg. Hameçons solides au piquant bien affûté, légers de 6 à 9/0.

 Moulinet avec frein progressif efficace.

 

Streamers

 

Le streamer doit avoir une bonne tenue dans les courants, très brillant, lesté, relativement volumineux et solide. Le choix d’une chenille plombée devenant plus lourde avec l’eau permet de donner du volume au leurre. Il doit quand même rester lançable bien qu’il y ait rarement besoin de lancer à grande distance. On peut également lancer sous la canne dans les zones avec des arbres.

L’idéal est de poser « taper » le streamer dans son champ de vision. Le poisson, à l’affût, posté derrière ou sous les roches, près des troncs d’arbres, sous les cascades, dans les bouillons ou dans les calmes prend en général des décisions rapides mais parfois il faut savoir l’énerver.
Dans les eaux calmes, lorsque l’aïmara pince le streamer, il peut le recracher aussitôt. Lorsque l’on pêche en eau claire, son attaque est si rapide que l’on se fait souvent surprendre, même à vue.

Prévoir des gros poppers et des streamers volumineux et solides. Pêche de poste (eau calme et eau courante).

 

Poppers

 

Le popper doit être le plus léger et le plus volumineux possible avec un hameçon à large courbure bien positionné au plus bas du leurre.
Cette technique occasionne plus de décrochages, mais quelle attaque !

Dans les rapides, il faut parfois insister et varier entre poppers et streamers.
Et attention aux rochers glissants !…

Exemple de montage :
H N° 6 à 9/0 fin de fer, solide et léger. Poils de yack noir, brill dessus et dessous. Chenille plombée. Marabout en tête.
Le matériel de montage sur place peut s’avérer intéressant voire indispensable.

 

Pêche au lancer

TECHNIQUE DEMANDANT UNE BONNE PRÉCISION ET SURTOUT UNE GRANDE VITESSE D’EXÉCUTION. Se pratique le plus souvent en dérive bateau avec un bon pagayeur en longeant les berges des fleuves et rivières, dans les sauts (rapides) et dans les criques au milieu des troncs d’arbres, ou en pêche à pied. Efficace dans les endroits avec peu de fond comme en eau profonde.

Technique de base : plus de la moitié des lancers s’effectue en « balancer sous la canne ». Bien utilisé, ce lancer permet d’atteindre des distances respectables et surtout une bonne précision. Les autres lancers doivent également pouvoir être placés sans essai préalable.
Autant dire qu’un peu d’entraînement s’avère important !
N’oubliez pas les changements de rythme lors des animations et surtout de contrôler votre vitesse de récupération et vos réflexes.

 

Cannes

 

• Prévoir canne de 1.90m à 2.40m, en 3 brins si possible, de 20/60g à 50/100g, polyvalente, relativement puissante à action de pointe mais aussi, suivant les paramètres techniques choisis, canne progressive ou d’action semi-parabolique avec une bonne réserve de puissance.

 Moulinet à grande récupération avec frein progressif garni de 150m de 30 à 45/100 de nylon ou de tresse de 40lbs. Prévoir bobine de rechange.

• Tous mes leurres sont montés en direct. Emérillons 90 lbs sans agrafes (plus solide) Crinelles d’acier indispensables, 30/40cm environ de 20 kg minimum (1m dans les bois morts). Se changent régulièrement .

 

Leurres

 

En général, la pêche de l’aïmara aux leurres demande une bonne dextérité et une grande rapidité d’exécution, surtout dans les dérives en bateau et lorsqu’il a manqué le leurre. Le bruit de l’impact des leurres (surtout poppers) est également très important avant de « popper » court et énergique avec de petits temps d’arrêt courts. Cela a le don de l’énerver ! Le but recherché est aussi de lui permettre d’attraper sa proie car lors des animations trop rapides, il manque régulièrement son objectif.

 Dans les rapides, les ferrages sont quasiment instantanés, par le fait du courant et aussi par le fait que le poisson engage franchement.

 Dans les zones de bordures calmes, il faut résister pour ne pas ferrer au moment de l’attaque, pour attendre de ferrer énergiquement dans les dixièmes de secondes ou le poisson appuie sur la canne en s’étant retourné. S’il a évité ou loupé le leurre, continuer l’animation comme si de rien n’était.

 Dans les zones encombrées, les gros leurres avec un unique triple s’avèrent très efficaces car c’est souvent le deuxième triple du leurre qui s’accroche dans les obstacles. Changer le triple terminal des leurres courts en préservant l’équilibre par un gros triple « fort de fer » ou par un hameçon simple pour limiter les décrochages.

 N’hésitez pas à innover ou à tester d’autres leurres… Enlevez l’émerillon ou l’agrafe pour le poids à l’avant des leurres de surface déjà alourdi par le changement d’hameçons et mettez un petit émérillon léger et solide ou une ligature au bout du bas de ligne acier, surtout pour les leurres légers car le poids de l’émerillon et du bas de ligne acier contrarie l’action de nage (montage direct).

 Equipez chaque leurres, bien affûté avec son bas de ligne acier de 20 kg, laissez 1m de longueur environ. Les casses, lorsque l’on pêche l’aïmara, se font principalement par frottement sur les arêtes rocheuses, sur les branches et les troncs qui jonchent le fond des criques.

 IMPORTANT ! Les leurres doivent travailler dès l’impact sur l’eau, surtout en pêche amont dans les courants… En pêche aval, c’est les mêmes principes qui seront appliqués avec la possibilité de faire travailler les leurres sur place en relâché ou en dérive de droite et de gauche successivement…

 

La pêche aux leurres de l’aïmara réservera des surprises à ceux qui aiment chercher les nouveautés… !!!

 

Leurres de surface

 

De bons poppers, de couleur agressive ou naturelle ayant un pop puissant et splashant, stick-bait, leurres à hélices, big-big, wood shopper et buzzer bait… et tous autres leurres de surface voir un leurre souple non plombée de grande taille armé d’un gros hameçon simple en tête avec ou sans triple en queue.
Poppers ,

 

 

Leurres suspendings et plongeants

 

Poissons nageurs avec ou sans bavette (Jerk, Swim, Big bait…), poisson-nageur articulé, spinerbait, cuillers tournantes et ondulantes de couleur argentée avec signaux et de couleur fluo jaune et orange, …Brill sur hameçon de queue.

 

 

Pêche à la cuiller

 

Efficaces dans les rapides, sur les hauts fonds. Principalement les plus gros modèles en tournantes et ondulantes.

 

 

Leurres souples et poissons morts maniés

Utiliser des leurres souples de bonne taille, de couleurs naturelles, mais aussi jaunes, rouges, paillettés, phosphorescents, fluorescents, etc. A noter que mis à mal par l’Aïmara, ils sont parfois également mis à mal par les piranhas sur certains fleuves. Ils sont surtout efficaces le long des berges abruptes sur les fleuves et dans les trous des criques.
Les montages, non plombés se font principalement avec un gros hameçon simple et parfois avec un petit hameçon triple en queue. Dans les fosses, montage plombé et anti-accroc si possible (nombreux bois).

Lancer léger

Canne de 2,10 à 2,70m de 10/30g. Semi-parabolique. Moulinet grande récupération garni de 28 à 35/100.
Permet de pêcher à la cuiller et aux petits poissons nageurs et avec des appâts naturels (graines fruits). Parfois on a la surprise de prendre un « Patagaie », un « Coulan », un « Dent chien », mais aussi… un Aïmara !
Bonne canne également pour pêcher le Koumarou au Buldo.

S’il se montre capable de gober un poppers à l’arrêt avec délicatesse, non sans prendre un temps d’observation et d’approche…
le jaguar du fleuve est également capable d’une grande brutalité !