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La pêche traditionnelle

 

Sur les traces des techniques de pêche ancestrales

 

Si tu veux aider un homme, plutôt que de lui apprendre à pêcher, apprend lui à pêcher durablement. Un prélèvement intelligent et sélectif peut alors être exercé.

Traditionnellement, les poissons se pêchent avec différentes techniques :
Certains les pêchent encore à l’arc, en pêchant a vue, sur les bordures et dans les sauts ou à l’affut près d’un arbre ou les poissons viennent gober des graines ou des fruits. La technique « à Soupayer », pêche à l’arc également se pratique en attachant des tripes en surface ou autres graines et fruits et autres appâts aromatisé placé dans un support en liane franche suspendu au raz de l’eau. D’autres à l’épervier ou au filet qui sont d’ailleurs trop redoutable. Il existe également la technique avec des cannes en bois « à la volante », les techniques de trappes, nasses…

On pêche souvent l’aïmara à la volante, dans les zones de saut ou dans les criques en utilisant une canne a pêche en bois de « mamayaoué » et autres (arbre souple, droit et long, ayant une bonne réserve de puissance, sans mémoire servant également pour la fabrication des takari des piroguiers, voir les traverses des carbets) avec, comme pour les trappes, du fil de nylon de gros diamètre voire carrément avec de la cordelette. Un gros bas de ligne acier et un hameçon de 10 à 15/0 escher d’appâts vivant où tuer fraîchement : petit oiseau ou morceau d’oiseau (vous n’êtes pas obliger de tuer perroquet, Toucan, etc… pour cela), voire de viandes, tripes, poissons entiers ou en morceaux, etc…

La technique « à la volante » consistent en un mouvement circulaire avec plus de fil que de longueur de canne en faisant « ploquer » l’appât pour attirer le carnassier mais cette pêche est beaucoup plus pratiqué pour la pêche du Koumarou et des Karp en utilisant un montage plus léger qui se pratique en descendant le fleuve à la pagaie.

Comme appât, on utilise plutôt des fruits et graines de la forêt et parfois des fleurs. On fabrique aussi des « dongwé » ou « dombré », en fait des sortes de boulettes ou bouillettes de farine avec des huiles locales. Comme pour l’Aïmara, on fait ploquer l’appât mais plus discrètement en imitant une graine qui tombe naturellement et en conduisant la ligne de façon naturelle. Cette méthode Amérindienne à la base demande de bien s’imprégner du fleuve et de la forêt.

La préparation de la canne consiste à l’écorcer sur les trois quart, le reste de l’écorce faisant office de poignée et ensuite de passer le tout à la flamme pour durcir la canne.

L’Aïmara se pêchent également avec des trappes ayant diverses formes et utilisant diverses techniques :

La première se fabrique à l’aide d’une branche bien souple surplombant la rivière. On la plie jusqu’à ce que l’appât plonge de 10 cms dans l’eau. Un bois est alors placé pour caler la branche dans cette position. Lorsque le poisson tire sur l’appât ( aïmara, silure…), la cale tombe et la branche se détend, ferrant le poisson et lui tenant la tête hors de l’eau.
En canot, et a pied, les trappes peuvent également être accrochées sous presque n’importe quelle branche souple, au-dessus d’un beau poste.
On peut également fixer contre un tronc une canne en « mamayaoué ».
Attention : il faut relever les trappes une première fois le soir et ensuite, avant le lever du jour, sinon l’aïmara se défend tellement qu’il finit souvent par se décrocher. Sur les fleuves qu’ils occupent, dès le lever du jour, les piranhas pourront venir dévorer votre prise. Un aïmara de 6 à 8 kg peut parfois se retrouver coupé en deux par une loutre, un caïman ou un confrère plus gros.
Pour les Koumarous, pacoutane, pacous… on pose également des trappes accrochés à des branches souples eschés de graines, de morceaux de fruits…

Nasses à Aïmaras et Patagaïe
Lorsque les eaux montent, il devient difficile de pêcher correctement. On utilise alors la « Camina » ou « Gauli » : nasse dans laquelle entre le poisson, attiré par un appât placé à l’intérieur. Une fois l’appât saisi, le système de fermeture de la porte se déclenche pour une sécurité de la prise toute relative… Car de toute manière, l’aïmara ne connaît pas la marche arrière.
La « Camina » est fabriquée avec des lattes du palmier « awara monpé » tressées entre elles a l’aide de la liane franche préalablement écorcées, coupées en 2 et trempées pour l’assouplir. On fini le piège avec le système de déclenchement et une tige d’un jeune « Mamayaoué ».

La nivrée
La pêche ancestrale des Amérindiens, qui, a l’aide d’une liane, retire l’oxygène de l’eau, ce qui fait remonter les poissons qui deviennent des cibles plus facile et s’attrapent alors a la main ou a l’arc. En saison sèche, on fait des barrages pour empêcher les poissons de dériver trop loin.

La pêche au filet est possible en Guyane sous réserve de respecter la réglementation

La pêche au filet est réglementée par un arrêté préfectoral (n° 936 ID/2B de Mai 1978). L’utilisation de plus de 100 mètres de filet par embarcation est interdite. Ceux-ci ne doivent pas barrer plus de deux tiers de la largeur de la rivière, ni rester plus de 12 heures au même emplacement.

Pour des particuliers, 25m est largement suffisant car il arrive parfois de se retrouver avec de nombreux poissons sans avoir de glace pour les conserver…

Cuisine traditionnelle
Les poissons d’eau douce ont une chair excellente, cuits au feu de bois, fumé, boucané, en blaff, cachilipo, frit. Le consommer avec modération dans certains fleuves vu le taux de mercure présent dans ses organes et tête étant en fin de chaîne alimentaire…