De l’estuaire aux sources
Fleuve sauvage de 263 km, le Sinnamary est célèbre pour le barrage de Petit-Saut qui fournit en électricité le centre spatial de Kourou. En amont du barrage, et à une journée seulement de Cayenne, le haut du fleuve reste sauvage grâce aux obstacles naturels que sont les sauts (rapides) qui souvent doivent être franchis à la cordelle, ce qui augmente la difficulté d’accès.
Le Sinnamary prend sa source près de Saül et est jalonné de zones de calmes et de rapides (sauts), en plein coeur de la luxuriance de la forêt amazonienne. Dans cet environnement où l’action est constante, nous vous offrons, pêcheurs sportifs et esprits sportifs, néophytes ou passionnés, une aventure que vous n’êtes pas prêts d’oublier.
Pas de raies, d’anguilles électriques ni de piranhas sur le Sinnamary, pas d’habitations ni de villages dans le Haut Sinnamary et seulement quelques très rares moustiques sur le haut de la rivière.
Pas de langue de bois : le paradis, mais pour combien d’années encore ?
A l’amont du barrage de Petit-Saut, à partir du saut Takari Tanté, le fleuve à l’eau transparente et potable. Pas d’orpailleurs, de chasseurs, ni de pêcheurs professionnels.
C’est actuellement le fleuve le moins pillé de Guyane. Mais…
Certains y viennent braconner des espèces interdites (bien souvent juste pour le trophée) en quasi-impunité, car seule une petite douzaine de gardes-chasse sont employés à protéger les 84.000 km2 de la Guyane française (soit environ le 5ème du territoire de la France hexagonale.
S’il est non pollué par l’orpaillage, car étant granitique (l’exploitation d’or n’y serait pas rentable ?), ses principaux affluents, la rivière Courcibo et la crique Tigre (allant vers le village de Saint Elie), sont quant à eux pollués par les boues rejetées par les orpailleurs (principalement clandestins), boues qui ensuite se déversent dans le barrage de Petit-Saut.
On n’oubliera pas non plus de citer ces soit-disant amoureux de la nature qui n’ont pas le courage de ramener leurs poubelles, vieilles bâches et autres détritus…
Aujourd’hui, Saut Parasol, au niveau de la crique Frère Anicet, près de centre de la guyane est passé en zone cœur du Parc amazonien de Guyane (PAG), et un projet de réserve biologique à partir de Saut Takari Tanté jusqu’au Parc serait en cours ?
La zone aval de Takari Tanté (fin du barrage de Petit-Saut) a par contre subit pendant 10 ans le passage régulier de chasseurs et pêcheurs équipés de grosses glacières. La pression aurifère commence a se faire sentir et crée de plus en plus de présence humaine sur le barrage et sur les affluents du Sinnamary.
Nous souhaitons également l’interdiction de l’orpaillage dans le Haut-Sinnamary en amont de la rivière Coursibo.
En aval du barrage de Petit-Saut (barrage où il n’existe ni passe à poissons, ni écluse pour les hommes), le fleuve reprend son cours sur une soixantaine de kilomètres pour rejoindre le village de Sinnamary, implanté sur ses rives depuis 1624. Il poursuit ensuite jusqu’à son estuaire, haut lieu pour l’observation des ibis rouges et de nombreuses autres espèces d’oiseaux (limicoles, oiseaux marins, rapaces, etc), et endroit rêvé pour découvrir la mangrove.
Le Lac de barrage de Petit Saut
En Janvier 1994, EDF a ouvert le barrage hydroélectrique de « petit saut » sur le fleuve Sinnamary, modifiant profondément l’écologie du milieu aquatique. D’une pollution aux organismes en décomposition et les rejets de l’orpaillage sur les afluents a aujourd’hui, un environnement lacustre qui prend sa place au fur et a mesure. La teneur en méthane, très consommatrice en O2 diminue d’année en année. L’oxygène atteint une dizaine de mètres. Le bassin du Sinnamary a une superficie de 6 565 km² et un débit annuel d’environ 300 m3/s. Le barrage a été construit au lieu-dit « Petit-Saut » situé à une soixantaine de kms de l’embouchure. La digue a induit la formation d’un réservoir de 365 km² avec une profondeur maximum de 34m. Produit les 3/4 de l’électricité en Guyane. Pas de passe a poissons et forêt non coupés. La chasse et le colportage des animaux y sont interdits mais le braconnage reste important.
Diminution des espèces de poissons. L’aïmara, par contre s’y est particulièrement bien acclimaté et développé, surtout dans les zones amont malgré une pêche sauvage et incontrôlée. L’Acoupa prolifèrent également dans tout le lac.
Aujourd’hui, la pêche aux filets est interdite mais pas les trappes et les quotas sont en cours de réalisation sur le Lac de barrage de Petit Saut, afin que tout les Guyanais et personnes de passage puissent y pêcher à la canne, moderne et traditionnelle, et déguster sur ses rives son poisson au coin de feu… L’interdiction de chasse et de colportage des animaux sur l’ensemble du barrage est aujourd’hui effective avec un arsenal répressif.